La Muette - Cortambert
Paris 16^e

Bien qu’essentiellement modelé par la main du Baron Haussmann dont la rectitude rythme les larges avenues, les larges esplanades, les immeubles majestueux, les hôtels particuliers imposants, le quartier offre des chemins de traverse architecturale savoureux, d’abord avec le style Art Nouveau qui porte haut l’étendard de son fondateur, Hector Guimard, riverain inspiré avec les Hôtels Guimard et Mezzara. Le café Prunier, l’originel, à l’angle de la rue Traktir, conçu par l’architecte Louis-Hippolyte Boileau arbore de grandes ouvertures vitrées et une magnifique façade de mosaïque bleue.

La Maison de la Radio, spectaculaire immeuble circulaire, apporte une touche moderne, à laquelle plusieurs immeubles du quartier font écho.

L’immobilier est ici cossu quel que soit le style architectural emprunté. Maisons et généreux appartements Haussmannien sont à la mesure de l’élégance des habitants du quartier, d’horizons divers, diplomates, entrepreneurs et financiers, mais avec comme constante d’être aisés.

Reliquat d’un autre temps, la Gare, brasserie et lieu de divertissement, était autrefois la Gare de la Muette et on déjeune dans les murs parfaitement conservés de ce bâtiment, avec la sensation d’un casse-croûte de départ en vacances.

Le Musée Marmottant – Monet, né de la passion de Paul Marmottan pour le style Empire qui a entièrement redécoré et meublé son hôtel particulier de l'avenue Raphaël dans le style affectionné. Il y a adjoint les collections de son père fasciné par le Moyen-Âge et les peintres de la Renaissance et transformé la demeure familiale en fabuleux musée. Le fils de Monet fera à sa mort un legs qui transformera le petit Musée en institution de renommée internationale, étant celle qui dispose du plus grand nombre d’œuvres du peintre et d’objets lui ayant appartenu.

La visite de ce Musée est un délice de poésie.

À la belle saison, on s’aventure à la Maison de Balzac qui n’ouvre qu’aux beaux jours pour surplomber la colline de Passy depuis un jardin de vignes vierges, le contraste entre le jardin à l’anglaise et le panorama est on ne peut plus parisien et saisissant. On s’offre un thé chez Rose Bakery et le temps trouve soudain une tessiture incommensurable.